arnaud poèmes groupe2

1)pastiche de Louise Labé

(Sans titre)
Il erre dans les plaines, seul, solitaire,
Parfois, il croise une victime, pleurant par terre.
Il la relève, sèche ses larmes, la guérit.
Sans se douter de sa perdition, elle se confie.

Bientôt il sait tout d’elle et elle rien de lui;
Bientôt elle s’éprend de lui et c’est ainsi,
Qu’un soir de février, la jeune et belle Guenièvre
Succombe au subtil goût de ses lèvres.

Soumise, elle les voit déjà sous le même toit ;
Mais lui ne semble pas songer à tout cela ;
Apeuré même, il part sans bruit, sans dire pourquoi

Cruel est le destin de Guenièvre l’abusée.
Donc sachez jeunes amies inconscientes et chevronnées :
Rien ne vaut un homme mais un homme ne vaut rien.

2)pastiche delerme

Le rêve
A-t-on déjà vu un fleuve retourné à sa source, a-t-on déjà vu un homme résister à plus dix coups de couteau dans le ventre, a-t-on déjà vu un homme survivre à une chute d’ avion voltigeant à plus de mille mètres, ou même un homme voler. Inconsciemment : oui, dans un rêve. Et c’est là que réside sa magie!!! Tout se déroule dans notre sommeil.
On dit souvent que dormir repose.Cruelle désillusion de penser que le sommeil est ainsi fait par notre organisme. Il est vrai que dormir permet au corps de se régénérer, mais grâce à notre esprit nous accédons à un autre monde, celui de l’imaginaire; un monde dans lequel tout est possible et dont notre subconscient est roi.
Lorsque que l’on se blottit sous ses draps, on a souvent à cœur de rêver d’un fantasme particulier, en espérant que cela intervienne dans notre future vision nocturne.
Une fois assoupi, on perd petit à petit la notion de chacun de nos sens : seule reste l’imagination. On ne sait pas vraiment comment, mais on se met à rêver de tout et de n’importe quoi : rêve d’un autre monde, rêve d’enfance, rêve de luxe, rêve d’espoir, rêve d’aventure, rêve romantique, rêve érotique ou même cauchemar. On entre donc dans le rêve : paradis pour les uns, enfers pour les autres, Jardin d’Eden ou Tartare, ying ou yang, ... tous ont appréciés, car, on le sait bien : l’homme aime l’aventure.
N’ayant plus la notion du temps, on ne peut mettre une durée sur nos péripétie. Ainsi un rêve peut durée une minute tout comme une seconde. Quoiqu’il en soit l’aventure suit son court
On a tous connu l’amertume lorsque le réveil programmé pour jouer cette mélodie si monotone et angoissante à la fois, sonne le branle-bas de combat de telle manière que le dénouement de notre aventure nocturne nous sera à tout à jamais inconnu. Mais cette aigreur de la quête insaisissable rend le rêve d’autant plus beau et le retour à la réalité est d’autant plus dur.
Le matin, on nous demande si on a bien dormi. On raconte notre mésaventure avec notre réveil, tout en manifestant ouvertement notre dégoût envers celui-ci.
Et lorsque qu’on nous demande de quoi on a rêvé, on dit généralement que l’on ne s’en souvient plus…et c’est cela le plus douloureux dans un rêve, une fois vécu, c’est qu’on ne peut que s’en souvenir.


3) pastiche Ponge
La manette de Playstation 2
Les portes de l’enfer ont été ouvertes en 2000.Quatre boutons pour la main droite, quatre pour la gauche, deux frontaux de chaque côté, deux joysticks, deux poignées. Bref une forme particulière. N’est-ce pas cette manette qui a démarqué la console Sony de tous ces concurrents. Mais comment ?
Si on y a déjà goûté, elle agit sur nous telle une drogue ! Si ce n’est pas encore votre cas, vous serez sûrement brusquement attiré dans ce cercle vicieux. Les premiers effets apparaissent très rapidement :
Nos mains suent. La manette glisse… si bien qu’on ne sait plus si la manette est adaptée à nos mains ou si nos mains sont adaptées à la manette.Mais on se divertit sans y penser.Puis les syndromes de régression se manifestent. Lobotomisé, notre cerveau n’absorbe plus aucune donnée si ce n’est les ondes qu’il interprète primitivement. Les constructeurs de cet ersatz de diable ont également placé des signes d’art rustique sur quatre boutons : une croix, un rond, un carré, un triangle.
Réduit à l’état de bêtes, de légumes parfois même, malheur si plusieurs hypnotisés se trouvent autour de vous, lorsque vous possédez la quête de tous leur désir : car, soyez en sûrs, il seront prêts à tous pour s’en saisir, même à vendre leur âme au diable.
Mais préparez- vous au pire, car le 22 mars 2007, le cube dit « de divertissements » estampillé du numéro deux sera remplacé par le troisième du nom…


les commentaires sont biensûrs le bienvenu

Trop bien tes poèmes...Le premier fait bien Louise Labé en tout cas
Et j'adore celui de la manette de playstation y'a de l'humour...enfin on a du plaisir à le lire en tout cas! Bravooo pour tes poèmes!++

4)pastiche michaux

Ma pause

La cloche sonna. J’allai à la cafétéria. En descendant les escaliers, une sorte de racaille de seconde zone me bouscula. Il existe dans ce monde des surdoués, mais ils sont rares. Cela implique que toutes les autres personnes sont de natures douées, celui - ci me parût dès le premier abord sous doué. Il me lança sauvagement « Baisse les yeux ! ». Fier de son exploit, il se retourna vers la bande de larbins qui l’accompagnaient, et leur fit remarquer qu’une fois de plus il avait fait preuve de virilité.
Je ne puis lui faire remarquer que je ne pouvais que baisser les yeux en le regardant. Complexé par sa taille et encouragé par ses amis à l’intelligence limitée, la racaille tenta vainement de me frapper.
Entraîné par mon instinct de combattant,(effectivement, même moi j’en possède un) je le plaquai au sol.Introduit dans sa garde, j’en profitai. Emporté par la foule qui aurait aimé réaliser ce fantasme à ma place, la masse que constituent ma main et mes doigts recroquevillés s’enfonça généreusement dans sa truffe. Le public se réjouit dès lors qu’il entendit le grincement si croustillant de son museau aplatit. Je retirai mon poing. Malgré l’affaissement de son cartilage, l’animal ne sembla pas totalement maîtriser et tenta même de se défaire de l’immobilisation. Pour lui faire comprendre sa docilité totale, je renfonçai mon poing si bien que ce qui lui servait d’appendice respiratoire lui fut complètement brisé. C’est là qu’arriva le plus douloureux…quatre de mes métacarpes furent souillés par son sang de gueux. Désormais marqué à jamais je ne puis lui non plus le laisser sans une marque et je décidai de métamorphoser son profil à vie. Je m’acharnais donc à aplatir son nez de manière très appliquée… mais la montée d’adrénaline me brouillait la vue et il arrivait malheureusement quelque fois que mon poing percute sa bouche et que quelques dents apparemment mal entretenues se délogent de sa gencive.Je continuai à perforer son visage, si bien que l’ensanglanté, le défiguré résigna à placer quelconque garde.
Alors que le travail était quasiment terminé, une dizaine de personnes révoltée du spectacle me retirèrent du corps de l’être humain, enfin si on pouvait appelé ce qui restait un « être humain ». A mon tour maîtrisé, je ne pouvais rien faire. S’en suivit un engrenage inévitable, et malgré toute mes explications de légitime défense, je réussi à éviter de peu la maison de correction. Me retrouver en maison de correction, rendez-vous compte, à seulement quatorze ans…Tout cela parce que je avais subtilement fait remarquer à un nain ma supériorité physique. Mon avenir gâché à cause d’un gamin désorienté, sur la mauvaise pente, à cause d’un reproche.
Non finalement, j’ai préféré acheter un petit pain.